Qu’est qu’une myomectomie et quand faut-il y avoir recours ?

Qu’est qu’une myomectomie et quand faut-il y avoir recours ?

18 février 2023 0 Par Joel

La myomectomie est une intervention chirurgicale qui désigne l’ablation d’un ou de plusieurs fibromes utérins, tout en préservant l’utérus.  Ces fibromes, également appelés myomes, sont des tumeurs bénignes qui apparaissent assez souvent chez la femme, passée la quarantaine. Cependant, ces grosseurs situées à plusieurs endroits dans l’utérus ne nécessitent pas toujours une opération. De plus, les approches chirurgicales pour les retirer sont très diversifiées. Alors quand faut-il avoir recours à la myomectomie et pourquoi ? Suivez ce guide pour tout savoir des fibromes utérins.

Qu’est-ce qu’un fibrome ?

Les fibromes vont se développer dans l’utérus, la cavité utérine, dans la paroi musculaire de l’utérus et pourront quelques fois être rattachés par un pédicule plus ou moins large. Dans la grande majorité des cas, ces tumeurs non cancéreuses n’entraînent aucun symptôme et ne nécessitent pas toujours de myomectomie. La plupart des femmes ne sont par ailleurs pas forcément au courant qu’elles en possèdent. Elles finissent donc par le découvrir au cours d’une échographie de routine.

 

La cause de l’apparition de fibromes dans le corps de la femme est encore assez méconnue. En effet, on estime qu’ils surviennent à la suite d’un ensemble de facteurs génétiques, hormonaux et environnementaux. Il s’agirait donc d’une seule cellule de la paroi utérine subissant une mutation génétique pour ensuite se multiplier de manière incontrôlée.

 

Les œstrogènes, hormones féminines, vont également avoir un rôle et agir sur la croissance du fibrome. Quelques années avant la ménopause, plusieurs fibromes peuvent donc apparaître, car durant cette période, la femme dispose d’un taux d’œstrogènes plus élevé. Après la ménopause, ce taux baisse, ce qui aura tendance à réduire la taille des fibromes.

 

On distingue différents types de myomes, ou fibromes utérins en fonction de leur emplacement :

 

Le fibrome sous-muqueux, situé dans la cavité utérine, il se forme sous la muqueuse de l’utérus. Ce type de fibrome est le plus rare, mais il peut entraîner d’abondants saignements. Le recours à une myomectomie peut alors s’avérer nécessaire.

Le fibrome sous-séreux, il se développe vers l’extérieur de l’utérus.

Le fibrome intramural, il se forme au niveau de la couche musculaire de la paroi de l’utérus. Ce type de myome représente près de 70% des fibromes.

Chacun de ces fibromes peut croître directement sur la paroi ou être rattaché par un pédicule plus ou moins important en termes de taille.

 

Pourquoi faire une myomectomie ?

Si la majorité des fibromes utérins passent inaperçus et n’ont aucune conséquence sur la santé, il y a tout de même un risque de complications. En effet, une myomectomie pourra être nécessaire si les fibromes causent :

 

Des hémorragies : notamment lors des règles, on parlera alors de ménorragie, elles sont souvent causées par le fibrome sous-muqueux qui est localisé dans la cavité utérine.

Une baisse de la fertilité : même si la plupart des femmes porteuses de fibromes sont fécondes et vivent des grossesses normales, un fibrome trop gros peut être à l’origine d’une baisse de fertilité. Sa taille imposante va alors bloquer les trompes de Fallope.

Des complications pendant une grossesse : en fonction de la taille et de la localisation des myomes présents dans l’utérus, une femme aura plus de chance de faire une fausse couche ou d’accoucher avant le terme de la grossesse.

Une compression des organes voisins : un fibrome trop volumineux pourra compresser la vessie, le rectum, ou encore les uretères, c’est-à-dire les canaux qui relient les reins à la vessie.

Lorsque les fibromes présentent l’un de ces symptômes dans le corps d’une femme, ou causent des douleurs, il faudra songer à une myomectomie.

 

Les approches chirurgicales

L’ablation chirurgicale du ou des fibromes peut s’effectuer de différentes manières en fonction de la localisation et du volume de ces myomes. Quel que soit votre cas, une discussion avec votre médecin s’impose afin de déterminer la meilleure approche.

 

La laparotomie : chirurgie ouverte à travers une grande incision

C’est l’approche la plus traditionnelle pour une myomectomie. Le chirurgien va donc procéder à une incision de l’abdomen qui sera le plus souvent transversale et sus-pubienne. Si le fibrome est trop volumineux ou positionné d’une manière qui le nécessite, votre médecin effectuera une incision médiane verticale.

 

Cette technique de myomectomie est privilégiée si le fibrome atteint une taille supérieure à 8 cm et s’il y en a plus de 3.

 

La myomectomie par hystéroscopie

Lorsque le ou les fibromes sont situés dans la cavité utérine, c’est-à-dire s’ils sont sous-muqueux, il sera alors possible de passer par les voies naturelles. Le chirurgien va donc passer directement par le col de l’utérus pour découper le fibrome en copeaux afin de pouvoir le sortir. Avec cette approche, il n’y a pas de cicatrice visible.

 

La myomectomie par laparoscopie

Lorsque le fibrome est situé vers l’extérieur, il est nécessaire d’inciser l’abdomen. Cependant, lorsque le ou les fibromes sont de petite taille et peu nombreux, il est possible d’effectuer la myomectomie par laparoscopie ou coelioscopie.

 

Pendant cette chirurgie laparoscopique traditionnelle, le chirurgien va gonfler votre abdomen à l’aide de gaz CO2 afin d’obtenir une bonne visibilité ainsi qu’un espace suffisant pour opérer et faire passer ses instruments. Il va également effectuer 3 à 4 incisions d’environ 1 à 2 cm qui nécessiteront des points de suture. Cette approche est bien moins invasive que la laparotomie classique. Elle est donc préconisée lorsque c’est possible.

 

La Low Impact Laparoscopy

Contrairement à la myomectomie par laparoscopie traditionnelle, avec la Low Impact Laparoscopy votre médecin gonfle doucement l’abdomen en utilisant moins de pression. Il fera également une incision standard dans ou à proximité du nombril, ainsi que 3 à 4 micro-incisions qui ne nécessitent pas de points de suture. Cette technique est donc la moins invasive de toutes et permet de ressortir de cette opération sans aucune cicatrice visible.

 

Retrouvez plus de détails sur l’article de Dr Hissane Gynecologue : https://www.docteur-gynecologue.com/post/myomectomie-ce-que-vous-devez-savoir